Guiberteau, Philippe
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Philippe Guiberteau et sa femme Elena sont des amis fidèles et très proches des Bosco à Nice. C'est à lui que le Renard dans l'île est dédicacé en 1945 :
« au Docteur
Philippe Guiberteau
qui aime les enfants,
les soigne,
les sauve [...] ».
Philippe Guiberteau a été très marqué par l’œuvre de René Guénon, découvert par l’intermédiaire de François Bonjean : pour son cabinet médical, il fait construire un lustre reproduisant la croix à six branches que René Guénon analyse dans « Le symbolisme de la croix ». Au début des années 1930, il envoie à René Guénon un manuscrit et quelques lettres. Il met en épigraphe une citation extraite du « Symbolisme de la croix » en rapport avec la théorie des correspondances, fondement du symbolisme, pour son étude « Musique et incarnation », paru dans les « Cahiers de la Quinzaine » en 1933 : il rapproche ainsi Péguy et Guénon ; plus tard, en 1966, il rapproche de manière plus explicite la vision des sociétés anciennes de l’un et de l’autre. Dans une perspective à l’opposé de l’école réactionnaire de Charles Maurras, il synthétise les vues de Charles Péguy et René Guénon dans le mouvement d’après-guerre de recherche d’un nouvel humanisme. Mais les années 1950-1960 sont aussi une période de distanciation par rapport à l’apport de Guénon au profit du catholicisme : dans son ouvrage « Les hommes et les rites » paru en 1959, il utilise toute l’œuvre de René Guénon, citée exhaustivement en bibliographie, comme référence exclusive sur le soufisme et le Vêdanta, tout en soutenant que seule l’Eglise catholique romaine détenait la Vérité, mettant en évidence l’insuffisance des autres traditions et la supériorité catholique sur les traditions métaphysiques, renversant les conclusions de René Guénon. Entre les théories guénoniennes et sa conversion catholique, il choisit de défendre l’Eglise catholique, tout en restant très influencé par la doctrine guénonienne. Ainsi, lorsqu’il s’agit de décrypter l’influence de Guénon sur son ami Henri Bosco, il écrit dans « Notes sur l’ésotérisme de Bosco : l’influence de René Guénon » parues dans « Renaissance de Fleury » en 1973, que si Bosco a utilisé des symboles guénoniennes, c’est pour en montrer les erreurs et pour démontrer l’hérésie extrême-oriental. A contrario donc de ce qu’affirmait Henri Bosco sur l’influence réelle de Guénon sur sa pensée et du syncrétisme qu’il a opéré avec son catholicisme et son culte du Saint-Esprit.
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