Bernard, Rogatien (1888-1966)
Classe
Personne
Forme retenue
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Bernard, Rogatien (1888-1966)
Autres formes du nom
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Rogatien Bernard
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Pierre Bernard
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Bernard, Pierre
Pseudonyme(s)
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Rogatien Bernard (nom en religion)
Nom de famille
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Bernard
Prénom(s)
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Rogatien
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Pierre
Langue
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Nationalité
fr
Genre
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masculin
Identifiant pérenne
Date de naissance
Date de mort
Lieu de naissance
Lieu de décès
Récompense(s) reçue(s) par la personne décrite
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Croix de guerre (1914-1918)
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Croix de guerre belge (1914-1918)
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Croix de chevalier de l’Ordre de Léopold (1914-1918)
Profession / Activités
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Religieux domincain
Membre de
Source(s) utilisée(s)
Reprendre la forme retenue
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Bernard, Rogatien (1888-1966)
Description
Elevé dans une famille de propriétaires cultivateurs, Pierre Bernard exprime dès son enfance le désir d’être prêtre conformément aux vœux de sa mère. Il est donc admis au grand séminaire de Nantes et il est fait prêtre par l’évêque de Nantes, Mgr Pierre Rouard en juin 1911. Suivant son condisciple au séminaire, Ferdinand Joret, il choisit l’habit dominicain trois mois plus tard. Les deux hommes proches par leurs origines géographiques, leur complicité et leur sentiment de vivre des temps de persécutions pour les religieux, dans ces années suivant la séparation de l’Eglise et de l’Etat, font que leur sont attribués les noms des saints patrons martyrs du diocèse de Nantes, Donation pour Ferdinand Joret et Rogatien pour Pierre Bernard. Rogatien Bernard étudie donc au Centre d’études dominicain du Saulchoir, alors installé à Kain près de Tournai, en Belgique, après le décret d’expulsion de France des congrégations religieuses de 1903. Le déclenchement de la guerre en 1914 l’empêche de prononcer ses vœux solennels et le pousse à quitter la Belgique pour Paris, où il est mobilisé en mars 1915 comme infirmier. A Ancenis où il est affecté, il suscite vocations et conversions, activité et influence qu’il continue d’exercer dans les années 1930 comme dans les années 1940. Sa conduite comme infirmier sur les champs de bataille lui vaut de nombreuses décorations ; lors de ses permissions, il retourne au Saulchoir ou se rend auprès de son ami Donatien Joret en convalescence au couvent des Sœurs dominicaines de la Sainte-Famille à Passe-Prest à Saint-Paul de Vence. Démobilisé en avril 1919, de retour au Saulchoir, après ses vœux solennels, il passe son lectorat le 23 juin 1921 et intègre le corps professoral pour enseigner la philosophie et la théologie morale. Il participe à ce milieu intellectuel dévoué à la philosophie thomiste et au renouveau de l’étude de Thomas d’Aquin par la méthode historico-critique, et publie en 1922 dans la « Revue des sciences philosophiques et théologiques » un compte-rendu remarqué de l’« Initiation thomiste » du père Thomas Pègues. Il est également en charge des frères convers, des frères laïcs qui souhaitent se joindre ou rejoindre l’ordre religieux, et dont le nombre est en forte augmentation dans ces années après la guerre qui voient un fort mouvement vers la conversion catholique.
En 1927, il abandonna sa charge professorale, quitte le Saulchoir et part se reposer auprès de Donatien Joret qui est devenu aumônier de Passe-Prest. Son état de fatigue chronique le pousse à renoncer au ministère sacerdotal : en 1928, il renonce à la prédication du Carême à Notre-Dame de Paris, puis en octobre 1932, refuse également la charge qui lui est proposée par le maître général de l’Ordre, de régent des études du couvent de Saint-Maximin (Var) ; en 1933, il refuse également la direction d’une revue des Editions du Cerf en projet. Il se contente de seconder Donatien Joret à Passe-Prest et lui succède en 1937. Il assure auprès de la cinquantaine de jeunes orphelines encadrées par les moniales de la Saint Famille un enseignement religieux fondé sur ses propres commentaires de la Bible et sur les textes de Saint Dominique. Jusqu’au milieu des années 1950, il organise avec elles des représentations de scènes de la Passion du Christ qui connaissent en grand succès et sont reprises pendant plusieurs années dans les cathédrales de Grasse, Vence et Nice. Il poursuit donc son message apostolique dans la région niçoise en fonction de son état de santé : de 1929 à 1936, à la demande de l’évêque de Monaco, Mgr Maurice Clément, il anime les rencontres sacerdotales mensuelles de Monte-Carlo ; dans le diocèse de Nice, Mgr Paul Rémond, soucieux de la formation de son clergé, lui confie les conférences données au clergé de Vence et de ses alentours, ainsi que celles des prêtres du petit séminaire de Nice. Il assure également les émissions religieuses de la station de radio Radio-Côte d’Azur de 1932 à 1942. Le couvent de Passe-Prest devint un haut lieu de rencontres intellectuelles accueillant Dominicains et laïcs, Bernard Rogatien toujours très demandé, d’autant qu’il continue de publier : il entreprend pour la traduction et l’édition critique des parties de la « Somme théologique » de Thomas d’Aquin sur le péché (1930) et a vertu (1933), puis sur la foi (1940-1942). Il publie en 1933 « Le Mystère de Marie », travail issu d’un exposé présenté au premier Congrès marial de Chartres et son implication dans la Société française d’études mariales à laquelle il adhère jusqu’à sa mort. Il participe également à la revue « La Vie spirituelle » où ses contributions concernent davantage le « Mystère de Jésus », et termine à la fin des années 1940 une exégèse des Evangiles, qui ne sera publié qu’en 1957 par Amiot-Dumont. A partir de la fin des années 1950, le Père Bernard se remplit de plus en plus dans sa chambre et après sa mort le 18 décembre 1966, est enterré à Passe-Prest.