Né sous le patronyme Darbaud, dans une famille de l’aristocratie terrienne, Joseph d’Arbaud est le fils de la félibresse Marie-Louise Valère-Martin, connue sous le nom d'Azalaïs d'Arbaud ou La Felibresso dóu Cauloun, amie et disciple de Mistral. Il reçoit une éducation chez les Jésuites au collège Saint-Joseph d’Avignon puis de 1896 à 1898, part faire des études de droit à Aix-en-Provence où il fréquente le cercle artistique autour du poète Joachim Gasquet, avec qui il oublie une revue « Les Mois dorés » dans laquelle il publie grâce à l’amitié de Mistral le troisième chant inédit du « Poème du Rhône ». Il publie également quelques essais poétiques en français.
En 1898, il quitte la vie mondaine et se fait manadier en Camargue suivant en cela, son cousin éloigné Folco de Baroncelli. Il s’installe au Clos du Radeau, au nord du Port Saint-Louis sur le Rhône avec une manade et commence à écrire en occitan, composant une grande partie des « Cant palustre » (« Chants palustres »). Mais atteint de tuberculose à partir de 1904, il quitte la Camargue quelques années pour se faire soigner, d’abord en 1905 au sanatorium de Bellecombe à Hauteville dans l’Ain, puis en 1906, dans le Valais suisse, à Montana-sur-Sierre, près des sources du Rhône. Du fait de sa santé il ne peut pas reprendre la vie de gardian, et à son rétablissement en 1911, il s’installe à Meyrargues auprès de sa mère devenue veuve, il participe à nouveau aux célébrations félibréennes, notamment à la fête de la Sainte Estelle d’Aix qui en 1913 sacre Mistral. Il publie dans la revue « Le Feu » des poèmes, qu’il rassemble dans le recueil « Le Laurier d’Arles », publié en 1913, avec une préface de Frédéric Mistral. Sa mère meurt en 1917 le laissant à nouveau très seul.
Sous la pression de ses amis Emile Sicart et Bruno Durant, il s’installe à Aix, ce qui lui permet de s’ouvrir à nouveau à la vie littéraire. La guerre et ses inévitables pertes lui inspirent « Li Rampau d’Aram » (« Les rameaux d’airain ») parus en 1919. Il est élu la même année Majoral du Félibrige, après avoir été nommé par Emile Sicart, en 1917, rédacteur en chef de la revue du « Feu », dont il devient ensuite, à la mort d’Emile Sicart en 1921, le directeur général, jusqu’en 1929, puis de décembre 1934 à 1937, date à laquelle la revue cesse de paraître. Il y donne la primeur de ses oeuvres et y publie sous différents pseudonymes des chroniques virulentes pour la défense de la Provence, affirmant sa foi provençale pour mieux défendre l’universalité : « L’homme qui, une fois, à la voix de Mistral, a pris possession de ses richesses héréditaires, le mistralien, pourra se sentir européen, international, – il le pourra et le devra même, – mais comme le Grec antique, à force d’être Grec, se sentait humain » (« Le Feu », 1er avril 1927. En 1923, il fonde le Comité des Revendications méridionales contre une campagne parisienne contre les courses de taureaux. Prieur de la Confrérie des Gardians, il est également Cavalier de la Nacioun Gardiano créée en 1904 par son cousin Folco de Baroncelli, et Prieur de la Confrérie des Bourras d’Aix. En 1926, il publie chez Grasset dans la collection des « Cahiers verts » dirigés par Daniel Halévy « La Bèstio dóu Vacarés » (« La Bête du Vaccarès ») dans une version bilingue, dont il a lui-même écrit la vesion française, qui le fait connaître du public français et qui est rapidement traduit en anglais, allemand, … En 1939, il se réfugie à Bonnieux dans le Lubéron, puis en 1945, il est à nouveau gravement atteint par la tuberculose. En 1946, il se marie avec Yvonne Recours de Barjols. Il décède le 2 mars 1950 à Aix et est enterré à Barjols, le pays de sa femme. Il laisse de nombreux inédits, des poèmes comme les « Chants palustres » et un long roman d’aventures « L’Antife ».