Lycéen au lycée Thiers de Marseille, Jean Ballard participe avec des camarades à la naissance de la revue "Fortunio" menée par Marcel Pagnol, y publiant quelques poésies, et démarchant des entreprises pour des publicités permettant de financer la revue. Lorsque Marcel Pagnol part à Paris en 1922, Jean Ballard reprend la direction de la revue, qui prend le nom en 1925 de "Cahiers du Sud". Peseur-juré sur le cours Julien, métier qu'il exerce à l'arrivée des marchandises à quatre heures du matin, il consacre ses journées à la direction de la revue : contenu éditorial (contacts et correspondance avec les auteurs), production matérielle (travail avec l'imprimeur), survie économique (diffusion, recherche de soutiens publicitaires, notamment du côté des messageries maritimes).
Une vie consacrée à la revue « Cahiers du Sud », comme l’écrit Alain Paire dans sa « Chronique des Cahiers du Sud 1914-1966 » : « Pendant plus de 35 ans — Jean Ballard entra dans la vie active le 23 juin 1911, il prit sa retraite le 10 juillet 1947 — sa vie professionnelle fut partagée en deux compartiments parfaitement distincts : le matin très tôt, deux ou trois heures après minuit, en compagnie des porteurs de romaines qu’il salariait, on aurait pu l’apercevoir sur la grande esplanade du cours Julien de Marseille, où il exerçait sa charge de peseur-juré. Après quoi, dans le courant de la matinée, aux alentours de huit ou dix heures du matin, une fois réglés toutes sortes d’arbitrages et de formalités administratives, Jean Ballard quittait à pied la butte du cours Julien et s’en allait par les ruelles qui lui permettaient de rejoindre les abords du Vieux-Port : il regagnait son local des Cahiers du Sud ».