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Tout autant que les barricades, les affrontements physiques, Mai 1968 est un affrontement culturelle et artistique : on se bat aussi à coups de slogans révolutionnaires et d’images. Les murs de Nanterre, de la Sorbonne, de Censier et de l’Odéon voient éclore nombres de graffiti, art ancien qui devient symbole de l’esprit contestataire, une prise en main de l’espace urbain public, tout comme les barricades. Des réminiscences d’écrivains, notamment surréalistes, Arthur Rimbaud, Tristan Tzara, René Char, André Breton, et des messages politiques, Karl Marx par exemple… des énoncés sur l’autorité paternelle, la famille, le pouvoir politique, …. |
Ces slogans se retrouvent diffusés également pour certains sur les affiches « officielles » des ateliers des Beaux-Arts et des arts décoratifs de Paris. « Officielles » car cette production est en fait très contrôlée, l’atelier choisissant lui-même sa production en évitant soigneusement les groupes de pression comme syndicats et mouvements constitués :
« Comment travaille-t-on ? Les projets d’affiches, faits en commun après une analyse politique des évènements de la journée ou après des discussions aux portes des usines, sont proposés démocratiquement en fin de journée en assemblée générale. […] L’idée politique est-elle juste ? L’affiche transmet-elle bien l’idée ? Puis les projets acceptés sont réalisés en sérigraphie et lithographie par des équipes qui se relaient nuit et jour. »
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