Les thèmes électoraux
Tous les partis à l'exception du PSU se présentent comme une alternative à la violence et à l'anarchie, comme défenseur de la République et la Patrie.
Parti Socialiste Unifié : se voulant héritier du mouvement, le PSU considère que les élections doivent être une suite des luttes ouvrières et étudiantes, et s'affirme solidaire des organisations gauchistes "sans approuver toutes leurs orientations" et lutte contre la "fascisation du régime". Il propose
- une démocratie directe s'appuyant sur la décentralisation,
- des nationalisations pour mettre l'économie au service des travailleurs,
- de libérer la culture en rendant la presse à ceux qui la font,
- de transformer l'université en associant dans sa gestion étudiants, professeurs et travailleurs
- de garantir les conditions d'une construction socialiste en s'opposant à l'hégémonie américaine et en aidant les mouvements de libération
- Localement il dénonce la sous-industrialisation, le marasme du bâtiment et du tourisme et veut renforcer l'autonomie locale.
Il présente un candidat par circonscription dans les Alpes-Maritimes
Parti Communiste Français : coincé dans une position médiane, entre l'extrême-gauche qui l'accuse de lâcheté, et le discours anticommuniste de la droite, le PCF veut apparaître comme un parti responsable dénonçant les violences et l'héritier du drapeau rouge et tricolore "celui de la Grande Révolution française et de la Nation", comme la principale opposition au gaullisme, et comme la force de gauche capable de garantir les victoires remportées par les travailleurs. Il propose
- des nationalisations des grands monopoles
- la réduction des dépenses improductives
- la réforme de la fiscalité
- la lutte contre l'inflation
- La critique des gestions municipales des notables locaux, le développement du tourisme populaire et la construction des logements sociaux pour favoriser le bâtiment sont les seuls points locaux évoqués
Union des démocrates pour la République : le thème principal de l'UDR est de se placer comme rempart à l'instauration d'un régime totalitaire anarchiste et communiste et comme le défenseur de la Vème République en plaçant dans le même camp la gauche et le centre qui a voté les motions de censure. En dehors de ça, son programme est vague. Il propose
- de faire participer le monde ouvrier aux responsabilités
- de mettre sur pied une université nouvelle
- Le dialogue avec les autorités professionnelles
- Localement il s'attaque aux notables locaux Jacques Médecin, Francis Palmero, Bernard Cornut-Gentile, veut mettre en place un tourisme moderne, une grande université, une zone industrielle
Républicains indépendants : allié à l'UDR pour former la majorité à l'Assemblée, il souhaite transformer cette alliance en "majorité de discussion" ; ils luttent pour la sauvegarde des institutions contre le péril communiste tout comme contre le dirigisme grandissant de la politique gaulliste.
Les centristes représentés par Progrès et démocratie moderne (Jacques Médecin à Nice, Hervé de Montmichel à Grasse), le Mouvement des Démocrates unifiés pour la défense des libertés (Pierre de Bénouville) et le Mouvement par la réforme (R. J. Antonioli) s'opposent à la fois au communisme et au gaullisme. Ils se font les défenseurs de la région contre le centralisme de Paris, de l'entreprise privée contre l'étatisation. Pour conserver les voix des industriels et des commerçants, ils mettent la priorité à la réforme administrative et fiscale pour baisser les charges des entreprises.
Fédération de la gauche démocrate et socialiste : la FGDS se présente entre gaullisme et communisme et se propose de rassembler « entre les milliardaires de combat et la lutte des classes ». Elle propose de lutter contre :
- l'asservissement de l'information
- l'intrusion de l'exécutif dans la séparation des pouvoirs
- la politique étrangère qui brade la grandeur de la France pour la grandeur d'une homme