La période électorale
La période électorale est très tendue dans la région et de nombreuses provocations tentent d'opposer la population aux étudiants et grévistes : des inscriptions "Cimiez aux Soviets", des faucilles et marteaux sur des murs d'églises, des profanations de monuments aux morts, des menaces sur les commerçants sous forme de tracts, de slogans "Commerçant, la Révolution sera ta mort", "Commerçant, ton compte est bon", des menaces physiques même …
Plus gravement pas moins de 7 attentats ou tentatives d'attentats ont lieu à Nice après le 15 juin : le 18 juin, un engin explosif est retrouvé devant la fenêtre de la candidate FGDS Mme Peyrolle ; début juillet, une charge est également désamorcée devant la mairie ; un engin explose devant la permanence électorale du Général Pierre de Benouville (Mouvement des Démocrates unifiés pour la Défense des libertés). Entre le 15 et le 22 juin, le magasin d'un rapatrié d'Oran, l'appartement d'un officier de police, de M. Mouchan, ancien président de la fédération des Associations des rapatriés des Alpes-Maritimes, de M. Jouhaud, adjoint au maire et neveu du Président sont visés et plus ou moins endommagés.
Si tout le monde condamne ces procédés, leur anonymat permet à tous de désigner l'adversaire comme en étant l'auteur : les gaullistes et centristes accusent les gauchistes et les étudiants, fauteurs de troubles communistes, tandis que la gauche accuse les CDR et des groupuscules fascistes, ce que tend à conforter le choix de rapatriés.
Le 6 juin, le groupe Occident manifeste effectivement à visage découvert dans le centre de Nice, alors qu'avant l'extrême-droite agissait en commandos, notamment en s'attaquant à la faculté de Lettres. Elle profite du rapprochement avec le mouvement gaulliste. Ainsi, si le 12 juin, les mouvements gauchistes sont dissous par le gouvernement, les organisations d'extrême-droite redouble d'activité et le 18 juin, le Général Salan et d'autres personnalités de l'OAS sont libérés. Dans les Alpes-Maritimes, l'extrême-droite ne présentera pas de candidat, contrairement aux législatives de 1967.