Les comités d'action
Avec la montée de la crise après le 15 mai, les partis tentent d'organiser les forces de contestation qui échappent à leur réseau d'adhésion via la création de comités d'action.
Le Parti socialiste unifié est le premier à créer des "Comités d'Action Populaire" dans le cadre des entreprises : ils se donnent le droit de veto sur les décisions patronales concernant l'emploi et les conditions de travail, le droit de négocier les rémunérations et de gérer la Sécurité sociale. Si les tracts de la fédération des Alpes-Maritimes appellent à la création de CAP, aucune n'a vraiment été mise en place dans le département.
Au contraire, des Comités d'Action pour un gouvernement démocratique et populaire du PCF sont mis en place par les cheminots, les dockers, la Sécurité sociale, à Texas Instruments (Villeneuve-Loubet), mais aussi au niveau de villages et de quartiers. A Biot, 120 habitants s'organisent en comité pour "affirmer ma certitude profonde que la véritable solution des problèmes se trouve dans la démission du gouvernement, la fin du régime gaulliste, et l'avènement d'un gouvernement véritablement démocratique". Dans ces comités se regroupent des adhérents du PCF et de la CGT, des hommes de gauche non affiliés et non communistes, …
Les Comités de Défense de la République sont organisés dans chaque département par les gaullistes à partir du 20 mai. Ils regroupent des tendances politiques qui se détestent entre les Républicains Indépendants et l'extrême-droite, réunis par l'anticommunisme et par leur opposition à l'extrême-gauche anticonformiste. Ainsi les tracts d'Action française qui faisaient auparavant du gaullisme l'allié du communisme, annoncent son alliance avec De Gaulle au sein des Comités qui s'opposent aux "menées révolutionnaires et antinationales".