Départ du mouvement : manifestations et meetings
Suite aux évènements parisiens, le SNE-Sup et l’UNEF appelle à une manifestation nationale le 6 mai. C’est le départ des évènements au niveau national. A Nice, c’est à partir de cette date que vont se tenir de nombreuses assemblées syndicales et d’étudiants. Alain Raybaud organise le Comité de grève (COG) à la faculté de Lettres.
Le 8 mai, un important meeting de l’UGEN-UNEF, avec la participation de la CGT, la CFDT et la FEN (Fédération de l’Education nationale, syndicat des professionnels de l’Education) a lieu à la faculté des Lettres. Il est suivi d’une manifestation d’une centaine d’étudiants et de quelques professeurs qui se rendent de la faculté des Lettres au Palais de Justice.
Jean Moreau, président de l’UGEN, se désolidarise alors du mouvement du 22 mars et des évènements de Nanterre ; de même, l’UEC demande avant tout la tenue normale des examens. Du côté des enseignants, la majorité s’est retirée des campus, et il n’y a aucune réaction collective. Ils sont bien évidemment divisés en fonction de leur orientation politique. Les assistants d’enseignement sont plus proche des étudiants, et certains enseignants se distingueront par leur soutien aux étudiants.
Le professeur Jean Onimus déclare par exemple :
« [que] le mouvement étudiant fait réfléchir les enseignants et qu’il faut quitter l’université critique pour l’université créatrice »
La protestation est surtout partie des Lettres et des Sciences, tandis qu’à la faculté de Droit, un communiqué de la Corpo Droit
« s’oppose à toute manifestation et donc a fortiori à toute grève qui sont totalement étrangères à toute préoccupation universitaire réelle. »
Ce communiqué reprend les termes de la FNEF et condamne également les enseignants et le SNE-Sup
« qui cautionne les enragés fauteurs de troubles qui ne sont d’ailleurs qu’une infime minorité de la masse étudiante et que donc ils ne doivent en aucun cas porter atteinte à la dignité de l’étudiant futur cadre de la nation. »
Les étudiants défilent à plusieurs reprises, notamment le 11 mai, avec 2 000 personnes dans les rues.
Dans le secondaire, tout reste normal jusqu’à la grève générale du 13 mai : la FEN n'appelle à la grève dans les Alpes-Maritimes que le lundi 20 mai, appel qui est suivi à partir du 21 mai, jusqu’au 6 juin pour les instituteurs, et jusqu’au 11 juin pour les professeurs de l’enseignement secondaire. La moyenne est de 80 % de grévistes, 90 % le premier jour pour les instituteurs, 97 % le 28 mai. Durant cette période, les professeurs et élèves sont présents dans les établissements et organisent des travaux et débats.
La grande journée nationale du 13 mai est l’occasion à Nice d’une manifestation conjointe des étudiants, des lycéens et des enseignants sous les bannières des deux syndicats UNEF et SNE. Les mots d’ordre pointent le soutien aux étudiants arrêtés à Paris, les revendications contre le Plan Fouchet, pour l’union des étudiants et des travailleurs, … Après cette manifestation qui passe notamment en centre-ville devant le Lycée Masséna et sur la place Masséna, les manifestants se déplacent à Cannes pour manifester et organiser un sitting devant les caméras qui suivent le Festival.
1968 - Mai 68 : manifestations à Nice et Cannes, vidéo Ina