Les revendications lycéennes

Pour les lycéens, la mobilisation se fait autour de 4 axes : en premier lieu, au même titre que les étudiants, vient la liberté d’expression. Les lycéens, se considérant concernés par tous les problèmes politiques, sociaux, demandent à ce que ces sujets ne soient pas exclus des établissements, que soient reconnus les groupes politiques dans les lycées, qu’ils aient droit de tenir des réunions, de former des cercles d’études politiques, d’afficher et de diffuser tracts et journaux. En deuxième lieu, vient l’ouverture vers le monde extérieur, et la volonté de nouer des contacts avec les mondes ouvriers et paysans, mais surtout avec d’autres établissements secondaires et d’être associés à la vie publique par des activités culturelles sociales. Comme les étudiants, ils remettent en cause les rapports hiérarchiques entre professeurs et élèves, et conçoivent le professeur comme une aide et non un maître, les cours comme des débats et des discussions. En lien avec la revendication de liberté d’expression, ils remettent en cause la finalité de l’enseignement qui doit non seulement amener à l’apprentissage d’un métier, mais aussi acquérir le savoir permettant de s’intégrer dans le système social.

Les syndicats étudiants vont eux aussi faire des propositions de réformes du système secondaire : pour la FNEF, les méthodes pédagogiques doivent être réformées en intégrant des travaux collectifs, la formation des maîtres doit également être améliorée et les modalités de recrutement renforcées. Pour l’UGEN, il est nécessaire de renouveler l’ensemble du système éducatif en créant davantage de postes et en multipliant les IUT. Pour le Syndicat national des Enseignements du Second degré, les programmes doivent être actualisés (les programmes et méthodes datent encore de l’avant-guerre, les textes et l’histoire du XXe siècle ne sont pratiquement pas étudiés) et allégés, il faut réformer les examens et limiter les effectifs des classes, proposer une gestion collégiale des établissements avec les parents et en finir avec l’auxiliariat qui consiste à recruter et titulariser en masse des personnes non formées dans les écoles normales.