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La crise sociale : la situation économique des Alpes-Maritimes en 1968
Dès 1967, le département connaît de grandes difficultés sociales. Selon les chiffres de l’INSEE, en mars 1968, le chômage est de 3,1 % de la population active, alors qu’au niveau national, il n’est qu’à 1,25 %. Entre janvier 1967 et janvier 1968, le chômage des Alpes-Maritimes a connu une augmentation de 36,9 % : des chômeurs plus âgés que la moyenne nationale et parmi les 180 000 chômeurs de moins de 30 ans, 4 000 à 5 000 n’ont jamais exercé d’activité professionnelle. Cannes est parmi les villes les plus touchées au niveau nationale avec 3 000 chômeurs sur 65 000 habitants, soit 4,6 % de sa population.
Dans les années précédentes, les faillites d’entreprises sont en hausse :
Aussi, dès le premier trimestre 1968, le contexte économique peu propice donne lieu à des mouvements de contestation, et quelques grèves, dans des secteurs socio-professionnels très divers : le 16 février, à Marseille, plusieurs milliers de personnes manifestent. Début mars, les syndicats des centres des impôts décident une « grève administrative générale », qui bloque la transmission des documents administratifs, comptables et statistiques, et qui dure 40 jours jusqu’au 10 avril. En mars, Peugeot-Nice, Delta Tex et Delta Chimie connaissent des grèves, de même que la cimenterie de la Grave de Peille. Le 4 avril, 133 des 150 employés du magasin Prisunic de Nice se mettent en grève contre la fouille et l’arrestation d’un vigile de nuit. En avril, des mouvements touchent les PTT, Air France ; le 12, 1 200 agents d’EDF et GDF manifestent. Le 18 avril, une journée d’action de la CGT se termine par un meeting place Saint-François.
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